La sécurisation de la retraite est une préoccupation majeure pour les travailleurs, qu’ils soient salariés ou indépendants. Les entrepreneurs individuels (EI) ne font pas exception à cette règle et doivent anticiper leur retraite pour disposer d’un revenu suffisant lorsqu’ils cesseront leur activité professionnelle. Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre le fonctionnement du régime de retraite des EI et les solutions complémentaires qui s’offrent à eux.
Le régime de base des entrepreneurs individuels
Pour les entrepreneurs individuels, le régime de retraite de base dépend du statut sous lequel ils exercent leur activité. Ainsi, un artisan, un commerçant ou un professionnel libéral sera affilié respectivement à la Sécurité sociale des indépendants (SSI), à la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (CIPAV) ou au Régime social des indépendants (RSI).
Ces régimes sont tous alignés sur celui des salariés du secteur privé en ce qui concerne le calcul des droits à la retraite. En effet, les EI cotisent sur la base de leurs revenus professionnels et accumulent des trimestres d’assurance vieillesse en fonction de ces cotisations. Le montant de la pension de retraite dépend ainsi du nombre de trimestres validés et du revenu moyen des 25 meilleures années d’activité.
Il est important de noter que les EI peuvent également valider des trimestres d’assurance vieillesse en cas de maladie, de maternité ou encore d’invalidité, selon les modalités propres à chaque régime.
Le régime complémentaire obligatoire
En plus du régime de base, les entrepreneurs individuels doivent cotiser à un régime complémentaire obligatoire. Pour les artisans et commerçants, il s’agit du Régime complémentaire des indépendants (RCI), tandis que les professionnels libéraux cotisent à la Caisse autonome de retraite des professions libérales (Carpimko) ou à une des caisses spécifiques à leur profession (Cavom pour les avocats, Cavec pour les experts-comptables, etc.).
Ces régimes fonctionnent sur le principe de la répartition et permettent aux EI de bénéficier d’une pension complémentaire en fonction du nombre de points acquis au cours de leur carrière. Il est donc essentiel pour eux de vérifier régulièrement le nombre de points accumulés et d’envisager éventuellement une surcotisation pour améliorer leur niveau de pension.
Les solutions complémentaires facultatives
Face à la baisse programmée des pensions dans les prochaines années et aux incertitudes liées au financement des régimes de retraite, il est recommandé aux entrepreneurs individuels de se constituer une épargne personnelle pour disposer d’un revenu supplémentaire lors de leur retraite. Plusieurs solutions s’offrent à eux :
- Le Plan d’épargne retraite (PER), qui permet d’investir dans un contrat d’assurance ou un plan d’épargne en actions, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.
- Le contrat Madelin, spécifique aux travailleurs indépendants, qui offre une déduction fiscale des cotisations versées et garantit une rente viagère à l’âge de la retraite.
- L’assurance vie, qui permet de se constituer un capital sur le long terme et de le transmettre à ses proches en cas de décès, tout en profitant d’une fiscalité avantageuse.
Ces solutions doivent être choisies en fonction des objectifs et des contraintes de chaque entrepreneur individuel (horizon d’investissement, niveau de risque souhaité, etc.) et peuvent être mises en place avec l’aide d’un conseiller financier.
Bonnes pratiques pour optimiser sa retraite en tant qu’entrepreneur individuel
Pour maximiser son revenu de retraite, un entrepreneur individuel doit adopter certaines bonnes pratiques :
- Se tenir informé des évolutions législatives et réglementaires qui impactent les régimes de retraite et adapter sa stratégie en conséquence.
- Réaliser régulièrement un bilan de sa situation personnelle et professionnelle (revenus, charges, investissements) pour anticiper les éventuelles difficultés et ajuster ses cotisations retraite.
- Diversifier ses placements pour réduire les risques et optimiser le rendement de son épargne à long terme.
- Se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine, qui pourra l’aider à définir ses objectifs et à mettre en place une stratégie adaptée pour les atteindre.
En somme, la retraite de l’entrepreneur individuel repose sur la combinaison d’un régime de base, d’un régime complémentaire obligatoire et d’éventuelles solutions complémentaires facultatives. Il est essentiel pour ces travailleurs indépendants de bien comprendre leur régime de retraite, de vérifier régulièrement leurs droits acquis et d’envisager des solutions d’épargne personnalisées pour garantir un revenu suffisant lorsqu’ils cesseront leur activité professionnelle.